Emma, tomes 1 à 10 - Kaoru Mori

Résumé éditeur 

En Angleterre à l’époque victorienne, Emma est femme de chambre pour une gouvernante à la retraite. Douce, calme et réservée, elle cache un passé douloureux. Lorsque le riche William Jones rend visite à son ancienne nourrice, il remarque la jeune fille, et petit à petit, des liens profonds se tissent entre eux. Entre Hakim, prince débarqué des Indes, Eléonore, la femme que ses parents destinent à William, et tout l’entourage de nos deux héros, Kaoru Mori dresse des portraits étonnamment réalistes, parfois au vitriol, de divers personnages de la bonne société britannique de l’époque, et dépeint avec délicatesse, sans mièvrerie, une histoire d’amour qui défie les conventions. Trait fin et élégant, profusion des détails : la première série d’une auteur couronnée à Angoulême pour Bride Stories.
Emma, par l'auteure du superbe Bride Stories, est une romance à l'atmosphère très "Jane Austen". Kaoru Mori y raconte l'histoire d'amour entre une servante, Emma, et un bourgeois, William, dans la société très hiérarchisée de l'Angleterre Victorienne. 

J'ai beaucoup aimé suivre leur romance contrariée, qui s'étale dans les tomes 1 à 7, avec un épilogue dans le tome 10 (à noter que l'édition actuelle, reprise par Ki-oon est en double volumes). Les autres tomes sont des tranches de vie qui suivent certains personnages, un peu dans l'atmosphère de Bride Stories, sans vraiment d'intrigue. Pour ma part j'aime moins ce concept, mais je reconnaît le talent de la mangaka à nous faire voyager à travers les lieux et les époques.

Car il faut dire qu'au-delà de la romance, Emma nous offre une véritable plongée dans le XIXème siècle, aussi bien graphiquement, que dans le propos. À travers la différence de statut de nos amoureux, c'est tout un système social qui est décrit, de la noblesse au petit peuple, du quotidien aux événements exceptionnels comme l'exposition universelle. Le chapitre sur le journal The Times est particulièrement représentatif de cette capacité à nous entraîner ainsi à travers le temps, passant de mains en mains, dans les bureaux, les offices des servantes, les mains des maîtres, pour envelopper un paquet chez un commerçant ou allumer un feu dans la rue. Ce titre est donc une véritable plongée dans l'époque.

En revanche, c'est parce qu'il y a une histoire avec une intrigue construite que j'ai aimé le lire jusqu'au bout, ce que Bride Stories n'a pas su m'offrir et j'ai donc préféré Emma. Les personnages sont attachants, que ce soit bien sûr la discrète Emma ou le peu conventionnel William, mais surtout toute cette galerie de personnages secondaires. Je suis fan d'Hakim, l'ami Indien de William, excentrique et exotique. Mais j'adore tout autant la famille très vivante de William, de sa sœur Grâce, jusqu'au petit Colin. Et que dire du manoir de la famille allemande où atterrit Emma, si agitée par son armée de domestiques, ses maîtres amoureux et leurs adorables enfants ! 

En résumé, Emma c'est avant tout une romance bien entendu, mais c'est surtout une fresque très vivante de l'Angleterre Victorienne !