Eternal Sabbath, tomes 1 à 8 - Fuyumi Soryo



Résumé éditeur 

Je suis un hacker. Mais c'est dans le cerveau des gens que je suis capable de m'introduire en un instant. Je lis les données qu'il contient, je modifie sa programmation et je l'adapte à ma convenance. Je peux me faire passer pour qui je veux aux yeux de n'importe qui, même un proche ou une personne décédée. Dès qu'un problème apparaît, je me déconnecte, et tout repart à zéro. Alors, je redeviens un total inconnu pour eux...
Je n'ai pas de nom. Aucun ne semble fait pour moi. Si j'osais... oui, appelez-moi ES.

Ce titre confirme que Fuyumi Soryo est une grande mangaka. Elle m'a émue avec Mars, passionnée avec Cesare, ici elle nous entraîne dans un thriller haletant sur fond de bioéthique.

Eternal Sabbath est le nom d'un gène aux conséquences incroyables : son porteur dispose d'une espérance de vie de 200 ans et d'un système immunitaire très puissant. Mais ce que les chercheurs qui l'ont créé n'avait pas prévu, c'est qu'il offrirait également des capacités psychiques hors du commun, celles de s'introduire dans le cerveau des autres et de le manipuler à sa guise. Inutile de dire qu'un tel pouvoir n'est pas à placer entre toutes les mains !

Le héros possède à la fois beaucoup de noms et aucun, mais je l'appellerais ici Shuro. L'exposition lors du premier chapitre pose immédiatement l'ambiance et les plongées de Shuro dans l'esprit d'autres personnes sont à la fois psychédéliques et superbes (toujours ce graphisme très soigné de Fuyumi Soryo). Il vit comme un parasite, s'appropriant la vie des autres, mais comme il l'affirme lui-même, son objectif est la symbiose.

Il rencontre Mine, une scientifique qui travaille sur le cerveau, est extrêmement brillante, mais aussi à côté de la plaque d'un point de vue social. Mine fait partie des rares personnes que Shuro ne peut pas lire. Les capacités du jeune homme fascinent autant Mine, que lui est intrigué par cette femme un peu spéciale.

Mais rapidement, l'histoire vire au thriller. En effet, un second ES apparait, nommé Isaac. Et lui ne cherche pas la symbiose, mais la destruction. Comment lutter contre quelqu'un capable de manipuler les foules ?

L'intrigue monte en puissance peu à peu, la tension s'intensifie, jusqu'à un final explosif. L'auteur n'est pas tendre avec ses personnages et comme toujours sait leur donner des nuances qui les rendent très humains. J'ai beaucoup aimé celui de Mine, au final la scientifique est peut-être bien le personnage principal. En tout cas c'est une femme intelligente, courageuse et qui a un grand sens de la justice. Son côté "professeur Tournesol" la rend également très sympathique.

Autour de cette histoire de science-fiction, des questions extrêmement intéressantes sont soulevées. Comme souvent lors de manipulation génétiques et de clonage humains, on se demande jusqu'où les "savants fous" ont le droit d'aller. Mais la détermination de l'acquis et de l'inné sont aussi questionnés, ce qui fait de nous des humains ou encore notre part de rationnel et d'émotionnel.



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